Le célèbre restaurant « Yam Yam » a ouvert, le 6 décembre dernier, un deuxième établissement au 39 rue du Puits Mauger, à Rennes. Nous avons rencontré Young Ran JOO, la propriétaire de ce bistrot coréen pas comme les autres.
Son histoire
Originaire de Busan, en Corée du Sud, Young Ran est arrivée en France il y a plus de trente ans. Issue d’une formation dans le tourisme en Sciences sociales en Corée du Sud, Young Ran souhaite s’envoler vers la Lausanne afin d’intégrer l’école hôtelière « EHL Hospitality Business School ».
« Je suis d’abord arrivée en France afin d’apprendre la langue française, car il fallait savoir parler 3 langues pour intégrer l’école. Mais finalement j’ai tellement aimé la France que je ne l’ai plus jamais quittée. Même pas pour partir à Lausanne » sourit Young Ran. « J’ai donc étudié le tourisme et le développement de l’économie à l’université Paris-Sorbonne, puis j’ai passé un Diplôme d’études supérieurs spécialisées, avant de travailler une dizaine d’années en tant que cheffe d’agence dans une agence de voyage franco-coréenne. J’ai d’ailleurs accueilli de nombreux coréens chez moi pour leur faire découvrir la culture française. »
Mais après de nombreuses années à vivre à mille à l’heure, Young Ran, jeune maman, souhaite ralentir le rythme. Elle se lance alors dans la création de sa société de centrale d’achats pour les grands magasins coréens : « JNJ Trading ».
Son arrivée à Rennes
« J’ai travaillé avec de grandes entreprises comme Samsung, LG… mais d’années en années j’ai vu le trafic évoluer. La France est passé à un grand nombre de produits fabriqués en Chine. J’étais enceinte du deuxième, je suis arrivée à Rennes en 1996 pour suivre mon compagnon, breton d’origine, je ne trouvais plus trop de sens dans ce que je faisais alors j’ai ralenti l’activité de ma société. »
Ayant soif de challenges et d’aventures, Young Ran décide alors d’intégrer l’association « Korea Breizh », créée par un groupe de bretons passionnés de Corée. « J’étais garante de l’association pour donner des conseils, et je donnais également des cours de cuisine, je cuisinais lors des évènements comme les Galas ».
Peu à peu, Young Ran s’habitude ainsi à sa nouvelle vie bretonne, et se décide alors à l’âge de ses 60 ans de s’offrir un cadeau hors du commun : « Sois je m’achetais un sac de Luxe, soit j’ouvrais mon propre restaurant, et curieusement, j’ai choisi la deuxième option » précise-t-elle, sourire aux lèvres
Son projet professionnel
C’est donc en 2017 que Young Ran décide de faire de sa passion pour la cuisine coréenne son métier, et se décide alors à créer son restaurant « Yam Yam » (signifiant « Miam Miam » dans tous les pays asiatiques).
« J’ai ouvert le restaurant avec seulement 20 000 € d’apport et 20 000 € d’emprunt. J’ai démarré l’activité dans mon petit local Boulevard René Laennec, et le succès a été immédiat, sans aucune publicité, avec juste une affiche sur la porte d’entrée. Il n’y avait pas de service de vente à emporter dans le quartier, nous avons fait carton plein dès les premiers jours. » se rappelle Young Ran.
5 ans après, arrivée à l’âge de 65 ans, Young Ran souhaite ouvrir un deuxième établissement. « J’oublie mon âge, je ne pense que « projets », c’est ce qui m’anime et c’est comme ça que je m’éclate » nous précise-t-elle, pleine de vie.
Sa rencontre avec Finance et Courtage
« J’ai rencontré Guillaume SOULARD par le biais de Mathieu BOUCHER, chargé d’affaires de Cap Transactions, lorsque j’étais à la recherche de mon local. J’ai eu un très bon contact avec Guillaume, il m’a toujours accompagné, a toujours été très à l’écoute et prenait le temps de répondre à chacune de mes questions. Grâce à lui le projet s’est concrétisé, et j’ai d’ailleurs toujours autant besoin de lui » sourit-elle.
« Le dossier de Young Ran a été très bien accueilli par les banques. Nous avons réussi à optimiser le financement du projet en termes d’apports et de conditions de financement (taux, assurances, garanties…). Et nous avons finalement choisi le Crédit Agricole qui offrait les meilleurs conditions » précise Guillaume SOULARD, courtier spécialisé.
Le financement de son projet et l’ouverture du bistrot coréen « Yam Yam »
Ouvert le mardi 6 décembre, le bistrot coréen a reçu un accueil chaleureux de la part de la clientèle, habituée ou non. Le café disposant d’une quinzaine de couverts en intérieur et d’une quinzaine en terrasse n’a rien changé à l’excellente qualité des produits proposés traditionnellement par Yam Yam, mais a quand même ajouté quelques nouveautés.
« Nous faisons toujours de la vente à emporter, du click and collect via notre site internet, la livraison à domicile… Mais ici les horaires sont différents, nous ouvrons dès 8h et jusqu’à 20h30 avec un service en continu. L’idée est de proposer un service de café le matin avec un croissant feuilleté réalisé en gaufre croustillante caramélisée (appelé croffles) pour les personnes allant au travail. Et de proposer des tapas coréennes en mode afterwork le soir » précise Young Ran.
Et pour l’avenir, cette mère de deux enfants qui a le sens du business n’a pas froid aux yeux. Elle nous confie d’ailleurs avec simplicité ce qui fait sa réussite depuis toutes ses années.
« Je n’aime pas faire tout le temps la même chose, j’adore les challenges. Et j’ai envie de donner à mes équipes la possibilité de grandir et de s’épanouir, leur donner l’envie de rester. La plupart de l’équipe est ici par passion, et si on arrive à faire grandir « Yam Yam » depuis toutes ses années, c’est en partie grâce à eux il ne faut pas l’oublier » conclu l’entrepreneuse.
Vous l’aurez compris, chez « Yam Yam » le bonheur se veut avant tout partagé : partagé par les employés, et partagé avec les clients à travers une cuisine saine et honnête. Nous on a goûté, et on ne peut que vous conseiller.